Samedi 5 février 2022 à 14h30
CONFERENCE par Dominique MASSAD
"Pas de roses modernes sans roses anciennes"
Roses anciennes versus roses modernes !
Dans les années 80, le monde de la rose a connu sa bataille d’Hernani. Tenants des roses modernes et supporters des roses anciennes s’affrontèrent pour défendre les qualités respectives de leurs fleurs préférées.
Quarante ans après, les passions se sont calmées et les opinions rapprochées.
Aujourd’hui, les nouvelles variétés proposées aux amateurs réunissent avec bonheur les qualités des unes et des autres. On parle même de nouvelles roses anciennes !
Dans sa conférence, Dominique Massad, obtenteur de «roses à l’ancienne», nous a montré combien cette polémique fût vaine et que, sans roses dites anciennes, il n’y aurait pas de roses dites modernes.
Dominique MASSAD est né à Marseille et appartient, par sa mère, à la célèbre famille de rosiéristes lyonnais Guillot qui commencèrent à créer des roses dès les années 1830. Il représente la 6è génération.
Diplômé en agronomie et horticulture, c’est en 1980 que Dominique s’est impliqué dans l’obtention de roses nouvelles avec l’objectif d’introduire dans la rose de jardin des caractères nouveaux de coloris, de parfum ou de forme.
En 40 ans de passion, il a obtenu plus de 190 variétés qui sont commercialisées dans le monde entier. Elles sont regroupées en plusieurs familles : Generosa, Provencelles, Eglantelles et Lianambelles.
Il est invité en France et à l’étranger (Japon, Allemagne, Russie, Chine, Italie) pour y donner des conférences toujours en lien avec sa fleur fétiche, la Rose. Par ailleurs, il s’intéresse à l’histoire de la rose et écrit de nombreux articles sur ce vaste sujet qui paraissent régulièrement dans les magazines spécialisés.
Un créateur de roses (obtenteur) a pour objectif premier d’apporter de la nouveauté dans un monde de créations. Cette aspiration incite le créateur à faire preuve d’imagination en allant chercher dans le patrimoine horticole de nouveaux caractères qu’il désire combiner aux caractéristiques obtenues au fil des siècles. Malgré l’immense diversité des roses horticoles, les roses sauvages, comme l’églantine, gardent un charme inégalé inspirant à l’amateur des sentiments de simplicité, de rusticité et de naturalité.
Le souhait de combiner ces qualités évocatrices aux caractères plus modernes de couleur et de remontance a été un des axes de recherche qui a conduit Dominique Massad à créer une nouvelle famille de rosiers : les églantelles (gamme de rosiers à fleurs à 5 ou 10 pétales).
Après avoir participé dans les années 80 à la redécouverte des variétés obtenues par ses ancêtres, Dominique utilise régulièrement des variétés familiales anciennes (« Comtesse du Cayla », « Mme Laurette Messimy ») pour effectuer ses croisements.
La caractéristique principale des roses dites « anciennes » est leur diversité. Diversité des tailles, des formes des corolles, du nombre et de la forme des pétales, des fragrances, des ports, etc.
Mais à partir des années 1920, cette variabilité a progressivement disparu pour laisser la place à la relative uniformité due à la prédominance des roses dites « hybrides de thé ».
Dans les années 60-70, seule la gamme chromatique des fleurs permettait de différencier ces roses qualifiées de «modernes».
Heureusement, les années 80 virent la redécouverte de ce patrimoine oublié et la renaissance des roses anciennes.
Tout d’abord, ce fut la réintroduction des variétés obtenues pendant le XIXème siècle puis progressivement, l’obtention de variétés nouvelles ayant les caractéristiques des variétés anciennes.
Lepremierobtenteurestbienconnupuisqu’ils’agitdeDavid Austin à qui nous devons la série intitulée «roses anglaises».
Depuis ce précurseur, de nombreux obtenteurs lui ont emboité le pas et offrent chaque année des roses dans lesquelles on retrouve des caractéristiques de roses anciennes combinées avec les qualités des roses modernes.
Dans cette conférence, Dominique Massad nous présente des exemples de cette filiation pour chacun de ces caractères et ainsi, nous démontrera qu’il n’y a pas de roses modernes sans roses anciennes. Et, comme pour les roses, il n’y a pas d’obtenteurs modernes sans obtenteurs anciens.